Poularde Montbazon. - Clouter la poularde de truffes et la pocher. Ils prendront le temps de vous conseiller et de vous orienter vers les essences et variétés en adéquation avec les caractéristiques de votre projet de verger à truffes. La troisième est à la purée de pointes d’asperges, dont on avive un peu la teinte par addition de quelques feuilles d’épinards blanchies en même temps que les pointes. L’autre apparence de contrarieté que l’Anonyme trouve dans ce qu’Hippocrate dit des lentilles, c’est d’avancer que ce legume est astringent, & puis dans un autre endroit, d’en recommander la décoction aprés les purgatifs. Ces semences sont de deux especes ; la premiere est deux fois plus petite que l’autre ; & la plante où elle vient, est aussi moins grande & moins belle que celle de la seconde ; la fleur, outre cela, en est blanchâtre, au lieu que celle de la seconde est tout-à-fait blanche. ’une lâche le ventre par certains sels dont elle s’est empreinte ; & l’autre le resserre par les parties terrestres, dont elle est presque toute composée. ’à ceux qui ont le ventre trop abbatu.
Quand on en mange beaucoup, ils fournissent un suc visqueux & épais, qui ne pouvant se distribuer aisément dans le corps, fait des obstructions & des embarras, d’où naissent des coliques ; sur quoi nous remarquerons que sans un certain sel qu’ils renferment, & qui ébranlant doucement les glandes intestinales, oblige quelque-fois le ventre à s’ouvrir, ils seroient beaucoup plus dangereux. Ce qu’il dit, par exemple, de la chaleur & du trouble qu’excitent les lentilles, pourroit s’entendre d’un certain breuvage de lentilles, qui étoit d’une odeur relevée, où entrait le sel, le miel, le cumin, & l’huile. Si l’Auteur est Medecin, comme il le veut faire croire, il doit sçavoir que les melons, par exemple, qui sont tres-froids, causent souvent des coliques, & d’ardentes fiévres. Cette opinion avoit tellement prévalu chez les Anciens, qu’ils prétendoient qu’il ne falloit pas moins que la prudence du plus sage pour le sçavoir apprêter : de-là étoit venu ce proverbe si commun parmi eux : Que le sage réüssissoit à tout, jusques même à apprêter des lentilles. L’Auteur du Traité des Dispenses avouë lui-même que le plus grand merite de ce grain, c’est de croître aisément, de pulluler beaucoup, & de se conserver sans peine, quand tous les autres grains manquent ; en sorte qu’on y trouve au moins de quoi s’empêcher de mourir de faim.
Le premier jour il sentit de grandes pesanteurs d’estomac ; mais comme il venoit de lire que les pois & les féves passoient aisément, & que de toutes les nourritures, c’était celle qui se digeroit le mieux ; il attribua cette pesanteur à une autre cause. Le sommet du Ventoux étant couvert de neige pendant sept mois de l’année environ, les plantes dorment sous cette couche épaisse. Il s’est gêné pour quintupler ses revenus et voilà que les misérables frappent à sa porte sous prétexte qu’il faut vivre. Le Carême dernier un Ecclesiastique fort zelé aïant commencé de rompre l’abstinence, à cause d’une indisposition considerable qui lui étoit survenuë, se mit à lire par occasion le Traité des Dispenses, l’éloge qu’il y trouva des pois & des féves, fit impression sur lui, il crut que sa conscience & sa santé demandoient qu’il se mît à l’usage du maigre, & sur tout des pois & des féves. Car, bien que son rôle dans la nourriture générale des peuples ne lui donne que la seconde place après les Céréales, il n’y a pas à se dissimuler que c’est grâce à lui, en grande partie, que ces peuples ont dû de voir s’augmenter leur bien-être, en raison des ressources qu’il procure, aussi bien à l’alimentation de l’homme qu’à celle des animaux.
Les féves contiennent une substance séche & terrestre, qui ne peut fournir qu’une nourriture trés-grossiere ; & Horstius les défend pour cette raison aux personnes qui ne sont pas extrêmement robustes, & à celles qui sont sujettes aux maux de tête. Alors commençant à se défier de son regime, & ne voulant rien avoir à se reprocher, il consulta de nouveau l’Article des legumes dans le Traité des Dispenses ; il y trouva que la bile étoit la cause efficiente de la colique ; que les pois & les féves n’étoient pas de nature à se convertir en bile ; & qu’ainsi ils ne pouvoient exciter la colique ; cette raison le rassura, & le lendemain il continua l’usage des mêmes legumes. Il n’y a que des temperamens forts & robustes qui puissent s’accommoder de l’usage frequent de cette nourriture, & les personnes un peu délicates la doivent éviter. On en conviendra, si on s’en rapporte à l’experience, & quoi-que l’Auteur du Traité des Dispenses nous dise que « le seul nom que portent les lentilles, doit nous prévenir en leur faveur, puisqu’il donne l’idée de quelque chose de lenitif lens à linitate ; » nous ne ferons pas difficulté de negliger le nom de la lentille, pour consulter ce qu’elle est en elle-même : or il est constant, comme le remarquent de sçavans Medecins, que jamais Praticien experimenté, n’a trouvé que le frequent usage de ce legume fût salutaire.